Ce moi de mai 2024, Renat et Jérome s’embarquent pour 10 jours de road trip escalade en Corse avec 4 clients. Et, il est bon de le rappeler, l’île de beauté est aussi un paradis de l’escalade.
Si vous êtes tenté, jetez un coup d’œil aux prochains stages escalade, ou contactez-nous pour toutes les destinations qui pourraient vous tenter!
– Charlie –

On vire tout de suite les cochons, le brocciu, le carafon des Corses, la mer bleue, le maquis qui gratte et le fromage qui pue, poncifs d’office du tourisme, pour passer directement à l’essentiel, les taffonis !
On en parle peu, alors que c’est une base, un composant aussi important que H2O ou le CO2. Caractéristique endémique du granite de la plus belle île du monde – un régal, une légende, un must à faire frétiller n’importe quel grimpeur qui aime un tant soit peu l’escalade en terrain d’aventure ludique. Le taffon est un plaisir sans fin de préhension, de formes irréelles et de lunules bétons, de quoi vacher un troupeau de vaches allaitantes, subventionné par la CEE.
De l’escalade en Corse… les impressions de Renat
Les accès aux parois
Le jeu c’est de ne pas louper le prochain cairn pour se rendre au pied des voies, sous peine d’errance infinie dans un maquis sans pitié. Et c’est le pied de suivre l’idée du défricheur, d’apprivoiser le terrain d’une sauvagerie sans nom, et de de se tenir enfin au pied du dragon fossilisé, endormi depuis des siècles. Grimper sur la carapace de Smog n’aurait pas tant d’allure, c’est certain.
Des grandes voies inédites
En général, c’est le festival de la lunule. Il y en a tant que le leader ressemble à une bobine de machine à coudre. Je suis certain que si on balançait toutes nos sangles depuis le bas, il y en aurai bien 3 ou 4 qui se poseraient au bon endroit. C’est inédit comme escalade, et l’adaptation est rapide, la lecture s’affine, et tu sais que tu trouveras toujours une ou deux sangles sur les quelles te poser. Et forcément, ça devient un jeu de les suivre, voir de se faufiler dedans, comme des gamins.
quelles grandes voies ?
Il y a Bavella bien sur, une Mecque qui n’usurpe pas sa réputation. Des dalles dont on ne perçoit pas la taille depuis la route, qu’on ne comprend pas, l’œil peu habitué, perdu – pureté du granite, ambiance irréelle. Et puis ces centaines de voies toutes plus belles, plus sculptées, au milieu des myrtes et des ruines planquées.
Mais il y a aussi Porto et la voie du Vlad, bien inspiré pour nous offrir du granite rouge au dessus d’une méditérannée verte à en chialer.
La Spélunca, les rappels au dessus des gorges, le bain dans les remous, l’approche ridicule…
le road trip escalade en Corse
Alors pour en profiter, le road trip est une base, une liberté pour coller au lieux, au conditions, aux envies de bourlingues ou de « chill ». Hors saison, la Corse prend le temps de vivre, il est si facile de bouger et de se poser au soleil, de se mettre à la fraiche sous l’ombre d’un laricio. Le canevas du trip se fait au gré des envies, de l’état de la peau, de l’envie de se perdre dans le Tavignano ou la Restonica, d’errer dans les dallouse ou de se contorsionner dans les taffonis d’un temple de granite.





les grandes voies réalisées pendant ce séjour
- Saltu in bocca : TD- 6a > 5c obl – 6 lgrs. Approche incroyable, escalade magnifique ! Une entrée en matière bien délirante
- Tes yeux noirs . TD 6b+> 5c obl – 7 lgrs. Le premier bain à poil au milieu de la Corse, une voie somptueuse. Trop équipée ?
- Ambata di mellu. TD- 6b>6a – 6 lgrs. Magique ! voie au dessus de l’eau ouverte par l’ami Vlad. Une trouvaille, unique !
- Candela d’el Oro : D+ 5c>5b – 6 lgrs. Chut, le dragon dort….
- Tafonissimo : TD- 6a>6a – 5 lgrs
- Les cinéastes : TD 6b>6a – 8 lgrs. Une beauté intégrale, un must.
- Arête de Quenza : D+ 5c>5c – 10 lgrs. Ça n’a rien d’une arête. De l’aventure en montagne, du taffone, des relais malins. Géniale.
- La perillat + quilicci : D+ 5c>5c, 8 lgrs. Là aussi ça sent l’aventure plein nez. Un rocher dément, dans un coin superbe.
- Pêchers véniels : ED- 6c+>6b, 8 lgrs. Juste avant d’embarquer, entre potes, un souvenir mémorable!
Avec Charlie et Jérome, les compagnons voyageurs, on connait la valeur ajoutée de ces escapades pour ceux que l’on guide, l’énergie qu’elles procurent pour les mois qui viennent et l’envie de repartir ailleurs. Alors forcément on rêve aussi, on fait remonter les odeurs qui nous ont accompagnées, on se surprend à revivre des longueurs, des moment dans la rivière, le gout de la pistera tellement différent là-bas, tout ça sur un coin de canapé, la tronche dans le topo et l’air nigaud.
C’est quand vous voulez !
– Renato –