Un séjour escalade de 5 jours dans le Verdon au mois d’avril c’est la promesse de conditions bien souvent idéales (floraison, douceur, calme…) et de falaises encore peu fréquentées. L’enchaînement de l’an passée dans Nyctalope et Orni avait laissé des traces et une envie de découvrir les vieux itinéraires peu fréquentés. Topos en main, s’est dessiné jour après jour une exploration des grandes voies à l’équipement très varié et au rocher toujours aussi exceptionnel! (Ula, Caquous, Tuyau d’Orgue, LPH et Gueule d’Amour)
Profitez du moi de mai dans les Gorges (parcourons des itinéraires accessibles équipés ou en trad)
Tuyau d’orgue à la vire médiane
Avec une arrivée tardive le premier jour, voici un itinéraire pour retrouver ses marques. Ce secteur mérite vraiment le détour avec ces fissures de 3 à 6 longueurs et un gaz toujours omniprésent. 3 rappels faciles d’accès dans le Dièdre des rappels et l’excitation monte tant le rocher est beau, compact et sain. Une première longueur brutale pour se remettre dans le style, puis un enchaînement très beau de 2 longueurs avec un final en cheminée à l’ambiance remarquable. L’équipement est suffisant mais peut être complété selon l’état, l’expérience et l’humeur.
Les Caquous à la Grande Eycharme
Cette fois-ci, on prend de l’ampleur sur un secteur aux fissures mythiques : L’Estamporanée (pas équipée) c’est fait, le parcours des Caquous est souvent remis à plus tard, c’est le bon moment. Nous arrêtons les rappels au dessus du toît en A0 (je sais!), attention à bien surveiller l’accès au deuxième relais de descente (longueur de corde, décalage et dévers!).
La ligne est très continue dans le style fissure raide ou légèrement déversante (avec quelques surprises), avec les pieds bien souvent à plat en écart, les mollets et épaules sont sollicités.
Pour une voie de 1974, nous sommes ébahis de la qualité du rocher; les passages, malgré la réputation de la voie (ou à cause!) , ne doivent pas être si nombreux!
La Ula à l’Escalès
Depuis son déséquipement en 2011 (qui fut polémique, louée soit cette intervention), l’attraction exercée par la Ula – fissure continue sur près de 200m – est grande. Nous accédons à son pied par le jardin des Écureuils (je sais encore!).
Grandiose : rocher superbe (fissures, calcites, trous, pieds abondants, ambiance!), facile à protéger (hormis l5 en partant du jardin), varié… un itinéraire de Trad à conseiller, et probablement à refaire (AVIS).
Matériel : un jeu de cablés, camalot du 0,5 au 4 en double
Remarque : nous avons réalisé les 4 dernières longueurs en 2 (sans problème avec une 50m)
Gueule d’Amour au jardin des Suisses
Ce séjour ne pouvait s’achever sans parcourir une voie des frères Remy (un petit portrait), par admiration, fétichisme, goût du jeu….?
“Nous posions 600 spits par an à la main avant 1986, et depuis cette date, environ 2 000 spits par an avec un perfo, toujours du bas. Nous sommes des ouvreurs, pas des équipeurs, car équiper, c’est du haut.”
Grimpe incomparable « ambiance exceptionnelle ou apocalyptique »… notre cordée est d’accord avec cette remarque du topo.
Nous avons fait le parcours intérieur, lampe obligatoire, humour, humilité et aisance dans l’espace sont nécessaires : j’ai adoré, c’est exceptionnel!