En images, voici un retour sur les séjours grande voie de septembre 2021.
C’est l’occasion de vous présenter les itinéraires parcourus cette année, de délivrer quelques informations sur les voies répétées et de, je l’espère, vous donner l’envie de venir découvrir ou redécouvrir ce massif décidément extraordinaire pour l’escalade en grande voie.
Tous les séjours escalade en France
Partir en grande voie pour le week-end
Bec de Sormiou
Peut-on grimper dans les Calanques lorsqu’il fait encore bien chaud? à Sormiou OUI, et en étant bien matinaux, on peut commencer la journée par les secteurs ouest type Rumpe Cuou, Archipel ou Dièdre Guem puis enchainer par le Bec.
Avec son orientation franchement Nord-est, le Bec passe à l’ombre en milieu ou fin de matinée.
La paroi est raide (120 m max) avec une très belle ambiance marine qui propose de nombreuses voies entre 5b et 6c.
Pour l‘accès en période de fermeture de la route d’accès, privilégiez le départ du parking des Baumettes, compter 1 heure.
Nous avons repris Sur les traces du passé, une grande voie qui malgré son modeste niveau présente une très belle ambiance raide sur un rocher blanc toujours aussi sculpté : un itinéraire assez idéal pour ces premières armes en grande voie dans les Calanques
Il est tout à fait possible d’enchainer une autre voie, soit après une redescente à pied, soit en utilisant les rappels de la Momie.
L’envers de la Momie
La voie est accessible après 2 rappels conduisant à une vire. L’ambiance de ce secteur est encore plus impressionnante, la vue sur l’extrême bec (accessible par traversée de l’extrême bec), ce petit bout de terre, offre une perspective bleue presque infinie
L1 : 6a sur grosses prises en dévers, physique + L2 mur très sculpté assez raide. Les deux s’enchaînent bien en gérant le tirage.
L3 : rocher un peu fragile, pas inoubliable jusqu’au pied de la momie.
L4 : 6a+ sur un rocher exceptionnel (comme neuf alors que la voie fut ouverte dans les années 40!!!), peu difficile (petit pas de traversée avec peu de pied) pour une longueur vraiment classe
Canaille : le syndrome de Lyme et singeries fines
Par grosse chaleur les secteurs Ouvreurs de Bouse et Jas de la Penna sont à l’ombre toute la matinée voire le milieu de l’après-midi. Je vous conseille de commencer tôt au secteur Ouvreur pour profiter avant la possible arrivée de nombreuses cordées, puis de se rendre vers Jas de la Penna, à l’ombre plus tard et souvent déserté.
Singeries fines
Sur un pilier évident (on le voit très bien depuis la plage de l’Arène), cette voie est assez homogène et soutenue dans un niveau 6a/b avec comme toujours ici une obligation peu élevée permise par un équipement abondant.
Orientée Nord-Ouest, la voie est presque entièrement à l’ombre jusqu’au moins 17h fin août. A éviter donc après de grosses pluies, le rocher séchant mal et pouvant demeurer fragile un moment.
L1 : 6a+ un départ un peu déroutant puis une grimpe agréable qui demande de la lecture
L2 : RAS
L3 : 6b physique les premiers mètres, on franchit ensuite un grand mur technique, ici encore la lecture n’est pas des plus évidentes, très beau
L4 : 6a+ plus simple, des grosses prises évidentes, beaucoup d’ambiance
Le syndrome de Lyme
Rendez-vous avec JL. Fenouil, l’un des ouvreurs de très nombreux voies sur les falaises Soubeyrannes, pour se saluer.
Il est encore tôt, j’imaginais rester face ouest, mais on se laisse faire, ils vont vers le secteur Albert, je n’y suis pas allé depuis des années, la belle occasion!
On se gare au parking du Belvédère (sûre!). Descente par les mains courantes en place sous la boule des Emigrés, puis 10 minutes de marche pour atteindre le pied des voies.
L1 : 6a+ faire attention au cailloux si vous êtes 3 une fois le dièdre un peu physique de départ franchi.
L2 : 6b un premier pas pour se rétablir puis ça déroule jusqu’à un vague dièdre très évasé un peu plus dur, assez technique.
L3 : 6a+ du dévers sur rondeurs souvent crochetantes, relais sur 1 point+lunule (corde à changer ou remplacer par une sangle).
L4 et L5 : 6b+ une traversée fine et déroutante (et bien aérienne) puis un réta physique sur plats avant la dalle aux assiettes (ça sonne souvent creux). Il y a un relais intermédiaire en fin de traversée mais pas utile, le tirage n’est pas monstre si on poursuit mais on est loin des seconds.
L6 : 6b beaucoup moins dure que la précédente, technique sur petits galets.
L7 : assiettes, grosses prises, petit toît, très beau final
Cancéou : Aven et Droye moi la toi
Une journée au Cancéou est toujours un moment exceptionnel.
L’accès, l’isolement, la raideur des parois et l’omniprésence de la mer confèrent à ce lieu un caractère sauvage et un réel engagement. L’écoulement du temps est ici bien différent de celui du quotidien, un changement de perception qui donne une saveur intense à la grimpe… Bref, un condensé d’aventure, de celui qui me pousse ou me ramène toujours à l’escalade.
Quelques itinéraires classiques (la voie de l’Aube, la Cheminée du Puits par exemple), des itinéraires modernes, du TA du libre, et le fameux aven… font de l’endroit un objectif pour tous.
Cette fois-ci, ce sera la connexion proposée par Mussato dans son livre/topo Itinéraires d’un grimpeur gaté : l’aven puis la Droye moi la toi
L’aven : unique on vous dit! peut souffrir de son succès mais cela restera un moment de grimpe inoubliable. Pour l’escalade, peu à dire, lumières irréelles rocher plus ou oins poisseux mais une escalade sans difficulté.
La Droye moi la toi
L1 : 6b+, le rocher blanc qui demande toujours beaucoup d’attention, voire de patience, selon sa capacité à trouver le bon cheminement, continuité pour cette longueur superbe
L2 : 6b+, moins homogène que la précédente sans être moins belle ! Une grimpe évidente la première moitié puis un passage athlétique et un final sur lames de rasoir, le pas probablement le plus dur de la voie
L3 : 6a+ un départ sur rocher moyen avant de très beaux (mais courts) pas de traversée puis une vire, un dévers prisu, de l’ambiance… on s’est arrêté là