Suite des quelques infos sur notre voyage escalade au Wadi Rum de novembre 2023 (première partie ici).
Jebel Khazali : Sabbah et Ali’s routes
le camp bédouin de Khazali
Nous avions choisi de passer 2 jours au camp de Ali et Atayek au pied du massif de Khazali. Quand on parle de camp, on n’imagine un confort spartiate et dépouillé. En fait à ici, au creux d’une falaise, on est finalement bien mieux qu’au village. Calme, équipement aux espaces sans contraintes, chaleur d’une tente bédouine… tout invite à rester. Sans compter qu’à 5 minutes à pied, le massif de Khazali offre de plus en plus d’itinéraires, de la voie bédouine aux voies récentes et audacieuses (voir une liste ici).
voies bédouines au Khazali
Retrouvailles au camp avec Nicole (GHM) et Frédérique rencontrées dans l’avion. Devant le coucher de soleil, nous décidons de partager la journée du lendemain ensemble. L’objectif est de découvrir Khazali et quoi de mieux que des voies bédouines pour cela. A la classique Sabbah’s route pour la montée, nous espérons ajouter la plus récente Ali’s route pour la descente.
La voie de Sabbah est une classique, l’itinéraire est facile à suivre à partir du descriptif succinct du topo Howard et des cairns et marques sur le terrain. Rien de bien difficile mais cela exige d’avoir le pied sûr, de pouvoir franchir des ressauts en 3 et d’être capable d’assurer en mouvement pour ne pas exposer (selon les agilités de chacun).
Cheminer ainsi est une des facettes les plus enthousiasmantes de la découverte de ces massifs : Recherche d’itinéraires, perspectives sans cesse renouveler, jeux du crapahute…
Ces voies emblématiques du Wadi Rum sont exceptionnelles et peuvent faire l’objet principal d’un voyage (à partager entre amis ou en famille)
Pour la descente par Ali’s route, du plateau, les dômes vers l’est nous ont attiré. On devine les cairns, nous sommes 2 guides, et Audrey et Frédérique sont enthousiastes, nous avons du temps : tout était au vert.
Cette descente est suffisamment bien cairnée (parfois des impasses mais rares). On passe des dômes lisses aux teintes crèmes aux encaissements sculptés et rouges. Quelques rappels (une corde de 60 suffit), une traversée à protéger et l’on finit dans le sable à 15 minutes du camp. La combinaison est parfaite!
Nous revenons au camp ébahis, heureux d’avoir partager cette journée, et avec l’envie de ne faire que des voies bédouines, la prochaine fois!
Barrah canyon : Merlin’s Wand
Barrah canyon, est une destination connue et reconnue pour les grimpeurs de passage dans le Wadi Rum. Dans ce dédale de murs aux flancs compacts, les lignes fissurées jaillissent du sable. La qualité des itinéraires et du rocher, les accès les pieds dans le sable et les descentes souvent en rappel, favorisent une escalade souvent moins engagée et plus accessible. Mais ne pas s’y tromper, les ingrédients du terrain d’aventure sont toujours présents, le plaisir rimera avec concentration, précautions et compétences pour ne pas s’exposer.
Classique des classiques, Merlin’s Wand est la ligne la plus évidente aux regards : une fissure raide et parfaite de 150 m puis 3 nouvelles longueurs équipées dernièrement pour poursuivre le plaisir.
Un rocher parfait de part et d’autre d’une fissure qui permet une pose aisée et sécurisante de protections, de quoi proposer parmi les plus beaux 5c/6a que je n’ai jamais grimpé (avec le Rasoir au Verdon!!!).
Nos impressions avec Audrey :
L1 : peut être la moins évidente à grimper, plus technique que les autres, pieds fins et le temps de l’adaptation sans doute
L2 : un petit pas physique puis évident, arrivée sur la vire
L3 : annoncée plus dure mais juste une zone déversante courte et un réta ; pour ceux qui aiment, rien de difficile
L4 : la plus belle – raideur, prises extraordinaires de part et d’autre de la fissure et fissure!! bien gérer ses protections en fonction de la quantité que vous transportez
L5 : le plaisir continu mais en plus court
L6 et L7 : longueurs récentes qui permettent de sortir et très agréables à grimper
D’autres lignes moins évidentes au regard sont réparties dans tout ce massif… à explorer
Um Ejil : Salim Musa
Changement de vol pour le retour, finalement il ne nous reste qu’une journée de grimpe. L’enchainement des journées de grimpe a plusieurs effets : si le décompte du temps n’est plus un repère, le corps porte les traces des efforts consentis. L’envie de déambulations nous porte vers un itinéraire de grimpe facile. Une seule ambition : progresser sur ce rocher magique et s’échapper (s’élever!) par les entrailles sinueuses de ces massifs.
Sur l’Ejil Sud, la voie Salim Musa, visible du gîte d’Atayek, promet une ascension sur un rocher excellent et une descente dans les labyrinthes du Rakabat Canyon.
Lumières voilées et douces pour une ascension en baskets affranchie des contraintes d’un itinéraire bien réglé, nous déambulons jusqu’au sommet avec le regard perçant des derniers jours de voyage. Laisser le temps au sable de bien imprégner
Grandiose de bout en bout : une grimpe facile et vraiment plaisante au grès de l’envie, une descente ludique et variée entre vires et petits canyons pour finalement se sortir du monstre. MAJEUR!