L’hiver, le séjour escalade Calanques demeure incontournable : des centaines (milliers en fait) de voies, des orientations qui permettent de s’abriter des vents, de profiter d’un ensoleillement souvent généreux et de fabuleuses ambiances.
Les falaises du Cap Canaille se sont beaucoup développées depuis les années 2000. Elles proposent un rocher unique, empilement de calcaires, grès et pouding. A chaque séjour, c’est devenu un passage obligatoire et souvent inoubliable pour les stagiaires (raideur, démesure, surprises!!!).
Voici quelques unes des dernières découvertes, choix de voies du 4 au 7 (et vous trouverez ici d’autres compte rendu et images de ces falaises).
Vieille Canaille
Veille Canaille est une voie du secteur d’escalade Ciao Bella, un secteur isolé et beaucoup moins fréquenté que son voisin le secteur Ouvreur de Bouse. Peu d’itinéraires ici mais un un grès solide et très adhérent qui n’est pas marqué pas la patine. A noter que se trouve juste à droite la très belle Ciao Bella parcourue en 2017.
Quelques infos :
Pour l’accès : descendre le petit vallon sous le parking. Quand on voit le départ d’une main courante, se retourner, le relais chainé est sur la paroi de gauche en regardant la mer.
Après une courte marche qui longe la falaise à gauche, on atteint un dièdre, départ de la voie. Le nom est marqué mais très peu visible.
L1 se termine sur une terrasse (ne pas utiliser les vieux points pour le relais, deux points neufs sont juste devant vous!)
L2 permet d’atteindre une vire, possibilité de faire relais ou bien de se décaler à droite sur la vire au pied d’un mur compact pour trouver un autre relais.
L3 se déroule sur un mur assez compact, crux à petites prise dans les premiers mètres, grès compact, adhérent et superbe
L4 un pilier aérien avec 2 options au départ : direct dans le mur puis à gauche sur le pilier ou plus facile à gauche dans la conque avant de rejoindre le pilier
L5 commence par un toit assez physique (à aménager selon le(s) second(s)) puis un deuxième moins athlétique mais qui nécessite d’avoir encore des bras
Une voie en 6b max sur un grès superbe comme on peut en trouver dans les falaises du Cap Canaille
pourrait devenir une classique !
Bleu comme la mer rouge
Bleu comme la mer rouge est une des voies du superbe secteur du Draïoun, empilement déversant de couches géologiques dominé par un très raide mur de galets.
Si l’ambiance est impressionnante, l’ensemble ponctué de relais confortables et généreusement équipé, reste très accessible (si on est bien à l’aise dans le 6b).
Quelques infos :
L’accès à pied du parking du Belvédère est évident, le départ se situe sur une petite vire (reste de marque à peine visible).
L1 et L2 s’enchainent logiquement, sans tirage, les épaules chauffent bien en L2
L3 demandent un peu de sang froid au départ pour ensuite devenir nettement plus facile
L4 est à sensations (moins de prises de pied évidentes), un petit crux au départ puis dans le mur qui suit et un final plus athlétique mais sans réelle difficulté
L5 est pour nous la plus belle, un crux dans le rocher blanc (bien regarder!) puis ça déroule dans l’océan de galets ; le relais est sur la vire évidente avec des points assez éloignés mais c’est bien là
L6 propose l’escalade la plus exigente, avec une section résistante et dévers sur prises moyennes dans le bombé ; la suite est un mur qui demande encore un peu de ressource
L7 final en beauté avec une longue traversée bien gazeuse sur galets ronds avant de monter sur un rocher inoubliable
Une face imposante pour une escalade vraiment très plaisante dans une grosse ambiance
Traversée Philémon et Immortelles
Au beau milieu de ces citadelles de rocher, au coeur de ces immensités baroques d’empilement rocheux, côtoyant des voies d’escalade parfois inouïes, il existe des parcours accessibles au plus grand nombre. A l’image de certains itinéraires bédouins au coeur du Wadi Ram, certains ouvreurs ont déniché des cheminements astucieux permettant de traverser ces falaises par des grottes, des vires, des chemins perchés et des escalades faciles… face à l’immensité du grand large.
La traversée Philémon est de ceux là. En enchainant avec la vire des Immortelles, le dépaysement est grand, la surprise sur les panoramas offerts toujours réjouissante et l’escalade vraiment facile. Les techniques de progression alpine vous seront d’une grande aide pour cheminer en toute sécurité (rappel, encordement, assurage en mouvement).
Quelques infos :
Pour la traversée Philémon, nous sommes partis du Sémaphore. Après une courte marche, le premier obstacle est idéal pour (re)poser les bases du rappel. Ensuite la progression facile sur la vire se fait idéalement en corde tendue, quelques points sont disposés pour permettre la sécurité. S’ensuivent deux rappels, le premier dans un renfoncement sous le pas de Philémon.
Pour rejoindre la vire des Imortelles, il suffit alors de cheminer au pied de la falaise vers l’est, sans encordement nécessaire au début. Ensuite, la vire proprement dite est suffisamment équipée pour ne pas se perdre et garantir la sécurité dans les quelques pas plus difficiles. Le final par la partie supérieure de la vire est vertical mais reste très accessible ; en fonction de l’aisance des seconds, on pourra facilement faire relais et « tirer une longueur ».
des itinéraires entre marche et escalade, vertigineux, inoubliables pour une découverte de ce massif décidément incontournable.